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1.1.2. Participer ou être représenté : Benjamin Constant, « liberté des Anciens, liberté des Modernes »

Éléments de correction :

1/ Réponses aux questions :

  • En quoi consistait la « liberté des Anciens » (celle des citoyens à Athènes au Ve s. avt J.-C.) ? La liberté des Anciens concernait la vie publique (la vie politique de la cité). Elle s’exerçait collectivement, sur la place publique.
  • Cette liberté s’appliquait-elle dans le domaine privé ?
    Non. Les citoyens athéniens étaient comme « esclave (de la nation) dans leurs rapports privés » : ils n’avaient pas d’indépendance privée.
  • Quel jugement B. Constant porte-t-il sur cette « liberté des Anciens » ?
    Il regrette que cette liberté des Anciens ne laisse pas de place à la jouissance des droits individuels et à la recherche des intérêts particuliers.
  • En quoi la « liberté des Modernes » est-elle différente ?
    Elle permet l’épanouissement des individus (personnes privées), l’autonomie, la vie privée, la recherche du bonheur personnel.
  • Quels types de droits garantit-elle et dans quel texte fondateur ont-ils été proclamés en France ?
    Elle garantit les droits de l’INDIVIDU (la personne), de l’Homme, avant celle du citoyen. Elle est proclamée dans le texte de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen (26/08/1789).
  • Quelle sorte de société cette vision « moderne » de la démocratie annonce-t-elle ?
    Elle annonce la démocratie libérale du monde occidental au XIXe et au XXe siècle. En mettant en avant l »individu, elle marque aussi les progrès de l’individualisme.
  • Quel autre principe de la démocratie peut être menacé par la conception de la démocratie défendue par B. Constant ?
    La liberté (libéralisme) peut apparaître comme peu compatible avec l’égalité (égalitarisme) car l’exigence d’égalité (approche collective de la société) peut amener à restreindre les libertés individuelles défendues par les libéraux (approche individualiste de la société).
  • Quelle restriction à la souveraineté du peuple B. Constant énonce-t-il dans le texte 2 ?
    B. Constant considère que pour participer à la vie publique (voter) il faut être suffisamment « éclairé » (informé, conscient des enjeux, éduqué). Or seuls les riches, les propriétaires disposent d’assez de temps (de loisir) pour s’informer et comprendre ces enjeux (politique = gestion de la cité).
  • En quoi la dernière phrase du texte 2 justifie-t-elle cette restriction ?
    Conclusion logique : « seule la propriété rend les hommes capables de l’exercice des droits politiques. » Il faut donc priver les pauvres du droit de vote. Le démocratie qu’il défend est donc une démocratie « censitaire ».
  • Quelle autre conception de la démocratie moderne va bientôt s’opposer à celle défendue par B. Constant au moment de la Restauration en France (1815-1830).
    Face à cette démocratie libérale et censitaire (« bourgeoise ») se développe une conception plus égalitaire de la démocratie : une démocratie sociale fondée sur le suffrage universel et sur le partage ou la redistribution des richesses. C’est le socialisme (aussi appelé communisme, avec une distinction entre ces 2 familles qui s’effectuera en Europe au début du XXe siècle).

2/ Tableau de synthèse :



4/ Complément :


5/ Pour conclure sur cette question : Raymond Aron (1905-1983)

Le Spectateur engagé (1981)

« La morale du citoyen, c’est de mettre au-dessus de tout la survie et la sécurité de la collectivité. Mais si la morale des Européens est maintenant la morale du plaisir, du bonheur des individus et non pas la vertu du citoyen, alors la survie (de notre démocratie) est en question. S’il ne reste plus rien du devoir du citoyen, si les Européens n’ont plus le sentiment qu’il faut être capable de se battre (en tant que citoyen) pour conserver ces chances de plaisir et de bonheur (en tant qu’individu), alors en effet nous sommes à la fois brillants et décadents (…). Dans une démocratie, les individus sont à la fois des personnes privées et des citoyens. Or aujourd’hui, il est incroyablement difficile de rappeler que notre civilisation n’est pas seulement celle du consommateur (personne privée) mais aussi la civilisation du citoyen. »

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